S’il nous est donné d’oublier, de perdre la mémoire, de ne pas restituer les souvenirs avec exactitude, c’est que notre cerveau a prévu de nous protéger et de nous libérer de nos limitations.
Ce qu’il faut précisément savoir, c’est que notre cerveau à une fonction qui lui est bien particulière et surtout principale. Cette fonction, c’est de nous sauver, de nous préserver et de survivre quoiqu’il en coûte.
Ne vous attendez donc pas à ce qu’il vous rapporte les événements du passé avec exactitude, car cela signifierait que vous n’avez pas grandi, ni même muri depuis la fois précédente. La façon dont vous regardez le monde aujourd’hui est forcément différent depuis hier. Chaque instant, votre compréhension du monde et vos perceptions elles-mêmes changent et évoluent. Elles se réactualisent et s’équilibrent avec la complexité qui vous lie à l’univers. Votre cerveau le sait, et il ne peut en aucun cas vous restituer le passé selon l’image que vous vous en faisiez alors au risque de régresser et de ne jamais connaître d’avenir.
Rien n’est figé, pas même la vérité. Elle est elle-même sujette aux fluctuations. Et comme dirait Sogyal Rinpotché ou un autre sage Tibétain :
« Il n’y a que le changement qui ne change pas ».
N’est-ce pas déstabilisant tout ça ?
Je pense que oui, ça l’est, mais c’est aussi merveilleux et plein de promesses. Grâce à l’impermanence, tout devient possible.
La bonne nouvelle, c’est que vous devez oublier tout ce que l’on vous a raconté depuis que vous êtes enfant. Vous devez désapprendre et commencer à comprendre à travers votre expérience et le vécu. Non pas votre vécu égotique ou égocentrique, mais votre vécu universel, en relation avec le monde, avec l’autre, l’être aimé. Comprendre comment l’amour est au cœur du mouvement et alors, comprendre que le mouvement et l’amour ne font qu’un. C’est pour cette raison que seuls le mouvement ou l’amour ne changent jamais.
Les Jardins de Guérison